Test : The Legend of Zelda Echoes of Wisdom : le réveil de Zelda

Bonjour, après plus d’un an d’absence pour des raisons professionnelles, nous sommes de retour ! Bonne année de 2025 ! Cette nouvelle année s’annonce riche en nouveautés avec l’annonce de la tant attendue Nintendo Switch 2, qui se dévoilera totalement le 2 avril, avec un nouveau Mario Kart mais aussi le retour du professeur Layton dans un nouvel opus de la franchise ou alors la sortie du mirage que semblait être Metroid Prime 4 : Beyond, 8 ans après son annonce. Cependant, pour commencer cette nouvelle année, nous n’allons pas entrer en détails dans tous ces sujets. Nous aurons bien d’autres occasions de revenir dessus. Après y avoir joué pendant plus de 30 heures, nous préférons vous livrer notre test de The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom.

Nombre de personnes confondent Link, preux chevalier que le joueur incarne à travers de nombreux jeux vidéo, et Zelda, princesse d’Hyrule et grande prêtresse royale aux pouvoirs divins que Link doit protéger ou sauver des forces maléfiques qui veulent faire régner le chaos sur la Terre. Cette confusion est aussi vieille que la licence The Legend of Zelda. Il faut dire qu’il est facile de s’y perdre pour un non-initié : le jeu porte le nom d’un personnage mais on en incarne un autre souvent en quête du premier.

Cependant, Nintendo s’est enfin décidée à nous proposer un opus de The Legend of Zelda dans lequel le joueur incarne… Zelda !

Certains nous feront remarquer que, par le passé, il y a bien eu deux jeux dans lesquels Zelda occupait le rôle principal. Cependant, soyons honnêtes, qui veut s’infliger les douloureux souvenirs de Zelda : The Wand of Gamelon et Zelda’s Adventure ? Ajoutons que ces deux jeux sortis sur Philips CD-i sont à considérer comme une série dérivée n’appartenant pas à la saga principale (heureusement !).

Zelda’s Awakening

Dans un Hyrule inquiet et désorienté par les apparitions de plus en plus fréquentes de mystérieuses failles qui engloutissent corps et biens, la princesse Zelda est une nouvelle fois sauvée par Link. Cependant, le jeune homme à la tunique verte est lui aussi englouti lors de la formation d’une nouvelle faille. Zelda, libérée de justesse, devient la cible d’un coup monté qui la contraint à enquêter secrètement sur ces étranges phénomènes. Elle est accompagnée d’un petit être volant nommé Tri. Cet étrange personnage partage ses pouvoirs avec Zelda en lui permettant de dupliquer des monstres et des objets, de se synchroniser sur leurs mouvements et de se déplacer dans les failles. C’est ainsi que Zelda devient, pour la première fois dans la série principale, le protagoniste dans The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom.

Le premier point qui saute aux yeux, et aux oreilles, est la direction artistique intégralement basée sur l’opus Link’s Awakening. Le jeu se veut mignon, enchanteur, coloré et plein de vie. Les designs des monstres déjà existants n’ont pas changé contrairement à la carte qui nous dévoile un Hyrule bien plus vaste et riche que l’île du Poisson Rêve. En effet, c’est tout le royaume qui prend vie dans cette esthétique mignonne, du désert Gerudo et son étouffante chaleur aux marais verdoyants des Zoras de rivière en passant par la brûlante Montagne de la Mort et le glaçant Mont Lanelle. Autant de régions diverses avec leurs climats… et leurs monstres.

Une fois vaincu, chaque monstre peut être «mémorisé» comme un écho que l’on peut utiliser ensuite lors de combats ou pour résoudre des énigmes. Ils sont complémentaires aux objets que vous pouvez dupliquer. Très vite, le jeu dévoile son potentiel via la création d’échos qui permet de surmonter des obstacles de plusieurs façons différentes. Ainsi, nous avons toujours l’impression de contourner les règles du jeu en utilisant des techniques peu orthodoxes pour progresser dans les donjons ou pour atteindre de nouvelles zones de la carte. Par ailleurs, la carte est accessible très rapidement dans sa quasi-totalité, pour peu que l’on utilise les pouvoirs de Tri à bon escient. Malgré un scénario très plat et linéaire, The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom offre donc une expérience assez libre avec un aspect «bac à sable» appréciable.

Simple mais sans faute

Puisque nous évoquons le scénario, précisons que, sans être banal, il ne constitue pas un point fort du jeu. Prétexte à cette aventure, il permettra de donner du sens à notre quête mais sans aller plus loin. Il a le mérite de justifier efficacement les prises de risques de Zelda malgré son statut important en la plaçant comme le dernier espoir d’Hyrule. Par ailleurs, Nintendo a eu le bon goût de nous épargner des propos inutiles sur le fait que c’est une femme, princesse de surcroit, qui doit se battre. Seules les interactions avec les différents personnages nous rappellent le statut royal de la princesse.

Les personnages rencontrés au cours de l’histoire sont bien identifiables, que ce soit par leurs designs ou leurs caractères. L’aspect caricatural de certains d’entre eux se prête parfaitement à l’ambiance globale du jeu.

Au cours de notre exploration, notre catalogue d’échos s’est très vite rempli. Les objets et les monstres ont tous leurs spécificités et les mémoriser comme échos nous a facilité la tâche dans de nombreuses situations. Par ailleurs, même après une vingtaine d’heures de jeu, nous découvrions encore de nouveaux échos. Cette petite dose de nouveauté permanente permet à The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom d’éviter tout sentiment d’ennui au fil de l’aventure.

L’embarras du choix

Cependant, plus notre choix d’échos s’est élargi, plus il nous a fallu de temps pour trouver l’écho que nous voulions utiliser à l’instant T. Si cela ne pose pas de soucis dans les phases de réflexions, notamment lors des énigmes des donjons, ce n’est pas la même histoire en combat. L’accès rapide aux échos nous permet de classer les échos par type (objets, monstres aquatiques, monstres volants, etc…), par fréquence d’utilisation et par ordre de mémorisation. Cependant, il sera souvent nécessaire de parcourir une liste de plus en plus longue pour mettre la main sur l’écho le plus pertinent et cela brise la dynamique des combats.

Catalogue d'échos dans Zelda Echoes of Wisdom

Parcourir cette longue liste met l’action en pause. Cela nous permettre de chercher tranquillement ce que nous souhaitons mais l’ambiance instaurée par le combat s’atténue aussitôt. Plus ce problème se produit, plus le gameplay semble devenir redondant et lourd. Paradoxalement, ce florilège d’échos nous incite donc à nous rabattre sur un éventail d’échos plus limité afin de réduire notre temps de recherche. Dommage, car c’est bien la présence de nombreux échos qui participe à la créativité du jeu.

Entre tradition et modernité

Hormis ce détails, le reste du gameplay est plaisant et donne une impression de liberté. Cette sensation est renforcée par la quête principale qui nous indique plusieurs missions à accomplir dans l’ordre que nous voulons au sein d’une carte qui, rappelons-le, peut-être explorée comme bon nous semble. L’après Breath of the Wild apporte une touche de modernité dans un opus qui se veut, malgré tout, très classique. Ainsi, en fonction des quêtes annexes finies et de son avancement dans l’aventure, chaque joueur appréhendera les obstacles et «les donjons à l’ancienne» différemment.

The Legend of Zelda Echoes of Wisdom : donjon aquatique.

Car oui, les donjons typiques de la licence The Legend of Zelda sont bel et bien de retour dans Echoes of Wisdom. Cela devrait ravir les adeptes de la série pour qui l’absence de donjons traditionnels pénalisait Breath of the Wild et Tears of the Kingdom. Quelques peu labyrinthiques, ces donjons se trouvent dans les failles principales. Ils mettent en avant des énigmes de plateforme en usant des nouvelles capacités de Zelda. À l’instar du reste du jeu, les énigmes offrent plusieurs solutions mais il faudra se souvenir de toutes les fonctionnalités proposées par les pouvoirs de Tri pour les résoudre. Bien entendu, chaque donjon cachera un ou plusieurs combats contre des monstres et des boss. La difficulté est assez basse mais rien ne vous empêche de vous compliquer la tâche en vous interdisant les échos les plus puissants ou en passant par le «mode héroïque» qui double les dégâts reçus et diminue l’apparition des cœurs. Le combat contre le boss final nous a semblé être une formalité tant notre exploration nous avait permis de mémoriser des monstres puissants.

Une Zelda généreuse avec Echoes of Wisdom

Des failles secondaires, se présenteront aussi à vous. Certaines seront indispensables pour faire évoluer l’intrigue quand d’autres resteront optionnelles. Chacune d’elle vous demandera de libérer des amis de Tri afin qu’ils puissent, tous ensemble, refermer la faille. Vous devrez donc arpenter un décor sens dessus dessous dans le monde du chaos et correspondant à la partie de la carte recouverte par la faille. Chaque faille refermée renforcera les pouvoirs de Tri.

The Legend of Zelda Echoes of Wisdom : un monde de chaos.

De même, les quêtes secondaires peuvent vous apporter des objets utiles. Zelda peut changer de vêtements, certains seront esthétiques et d’autres vous apporteront des bonus spéciaux comme la résistance au froid ou le fait de ne pas s’enfoncer dans les sables mouvants. Ces vêtements peuvent être complétés par des smoothies que vous pouvez concocter à partir d’ingrédients que vous avez récolté. Ils offriront un bonus temporaire ou vous permettront simplement de récupérer des cœurs. Tout ce contenu participe à l’accessibilité du jeu mais aussi à sa richesse et à sa durée de vie.

Jamais sans Link !

Si cela ne vous suffit pas pour explorer les donjons sans craintes, Zelda peut compter sur un dernier atout : le pouvoir de l’épéiste. Malgré sa disparition, Link est toujours un peu présent aux côtés de la princesse. En effet, Zelda peut se transformer brièvement en Link pour asséner des coups d’épée. Au fil de votre aventure, d’autres actions pourront être débloquées. Il vous faudra utiliser ce pouvoir avec parcimonie car il dépend d’une jauge qui descend très vite. Cette jauge se remplira en battant certains adversaires issus des failles ou en récoltant des particules présentes dans les failles.

The Legend of Zelda Echoes of Wisdom : le pouvoir de l'épéiste

Comme toutes les options de gameplay dans ce jeu, il vous sera possible d’améliorer ce pouvoir en augmentant la capacité de sa jauge ou la puissance des coups portés. Pour cela il vous faudra récolter des morceaux de minerai spécifique disséminés dans tout Hyrule. Ce pouvoir et la façon de l’améliorer vous seront présentés au fil du scénario de la quête principale.

Utiliser les capacités de Link est plaisant, peut-être trop. Quand notre jauge s’épuise, nous sommes presque déçus de revenir aux pouvoirs de Zelda. Par ailleurs, il est assez étonnant d’accéder aux techniques du porteur de l’épée de légende quand le scénario se construit sur son absence et que le gameplay se base sur une autre approche du combat. Est-ce un aveu de faiblesse de la part de Nintendo ? En tout les cas, cela facilitera la tâche de certaines personnes lors de combats contre plusieurs monstres.

Manque d’ambition ?

Le niveau de difficulté, similaire à celui de Link’s Awakening, montre une volonté de faire de The Legend Zelda : Echoes of Wisdom un jeu accessible au plus grand nombre. Avec son esthétique mignonne et son scénario plus simple, Nintendo s’adresse à un public plus jeune que celui de Breath of the Wild ou Tears of the Kingdom. Cela laisse transparaître un manque d’ambition propice à un gameplay plus original et créatif mais qui limite la portée du jeu. Ce manque d’ambition se ressent dans des mises en scène particulièrement plates malgré une direction visuelle et sonore des plus charmantes.

Zelda Echoes of Wisdom : mise en scène à la citadelle

Précisons que cela n’entache en rien la qualité technique du jeu. Nous n’avons constaté aucun soucis. Malgré une carte plus grande et plus fournie, Echoes of Wisdom ne souffre pas de ralentissements comme ce que l’on pouvait constater sur Link’s Awakening. C’est une bonne surprise, surtout quand nous voyons le nombre d’échos que nous pouvons faire apparaître en même temps face à plusieurs monstres. Les équipes de Nintendo ont donc bien optimisé le titre et c’est appréciable.

Echoes of Wisdom ne prétend pas être un jeu marquant pour la licence The Legend of Zelda. Néanmoins, il ose avoir son style et proposer une vision différente avec un gameplay original. Si finir le jeu à 100% sans trop se presser prendra une trentaine d’heure, ce titre peut se targuer d’une rejouabilité intéressante afin d’appréhender chaque obstacle différemment. Gageons même que certaines idées seront peut-être reprises dans de futurs opus de la licence.

Points forts : direction artistique toujours aussi mignonne et agréable, sentiment de liberté , nombre conséquent d’échos (150), présence de donjons classiques bien pensés, nouveauté constante grâce aux différents échos, gameplay rafraîchissant.

Points faibles : navigation dans l’inventaire des échos fastidieuse, mise en scène plate, scénario en retrait.

Nous attribuons donc la note de 15/20 à The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom pour son gameplay original et bien pensé, sa direction artistique toujours aussi mignonne et le sentiment de nouveauté constante qu’il dégage. Nous regretterons un jeu un plat par moments, un scénario en retrait et un accès rapide au catalogue d’échos qui aurait pu être amélioré pour les phases de combat.

Zora de rivière perdu en mer

The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom : déjà disponible.

Consoles : Nintendo Switch et Nintendo Switch 2 (rétrocompatibilité).

La3ds